Entérobactéries productrices de BLSE : une nouvelle infection sexuellement transmissible ? - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
La diffusion des EBLSE est un problème majeur de santé publique. Les différents maillons de transmission des EBLSE ne sont pas tous élucidés. La transmission orofécale et donc sexuelle de nombreux agents infectieux a été montrée, y compris pour les SARM. Nous postulons que les EBSLE peuvent se transmettre par voie sexuelle.
Matériels et méthodes |
Nous avons réalisé une étude de cohorte transversale chez 2095 personnes à haut risque d’IST (en CeGIDD ou dans un SMIT). Les consultants répondaient à un questionnaire de pratique puis réalisaient un auto-écouvillon anal à la recherche de BMR/BHRe. Chez les patients porteurs, un recueil de selles avec quantification de la EBLSE et un suivi à 6 mois étaient réalisés.
Résultats |
Parmi les 2095 personnes inclus à l’étude, il y avait 417 (19,9 %) femmes hétérosexuelles, 488 (23,3 %) hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) VIH-négatifs non sous prophylaxie pré-exposition au VIH (PrEP), 251 (12,0 %) HSH VIH-négatifs sous PrEP, 500 (23,9 %) HSH VIH-positifs et 439 (21,0 %) hommes exclusivement hétérosexuels VIH-négatifs. L’âge médiane était à 32 ans [IQR : 25–44]. Le nombre médian de partenaires sexuels depuis les derniers 6 mois était à 4 [IQR : 2–11] et était plus élevé chez les HSH VIH- sous PrEP (18, IQR : 7–33) et moins élevé chez les femmes hétérosexuelles (2, IQR : 1–3) ou hommes hétérosexuels (2, IQR : 1–4) (p<0,001). La prévalence de portage de EBLSE était la plus élevée chez les HSH VIH-négatifs sous PrEP (16,3 %) par rapport aux HSH VIH-positifs (12,2 %, p=0,12), hommes hétérosexuels (10,3 %, p=0,02), HSH VIH-négatifs non sous PrEP (9,6 %, p=0,008) et les femmes hétérosexuelles (7,7 %, p=0,001). En ajustant sur l’origine géographique des consultants, l’âge, la prise d’antibiotiques dans les 6 derniers mois et les voyages hors Union européenne dans les 6 derniers mois, le risque de portage de EBLSE est plus élevé chez les personnes ayant eu plus de 10 partenaires sexuels dans les dernières six mois (OR=1,70, IC95 %=1,11–2,58, p=0,01).
Conclusion |
La colonisation à EBLSE est associée au nombre de partenaires sexuels dans les 6 derniers mois, indépendamment d’avoir pris des antibiotiques, suggérant fortement une transmission sexuelle des EBLSE dans des rapports homo- ou hétérosexuels.
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Vol 50 - N° 6S
P. S22 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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